Ethiopia: in Tigray, an Orthodox Easter between holidays, sadness and mourning | RFI

Sébastien Németh
10 May 2021

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This Sunday in Ethiopia, Dagmay Tensae was celebrated, a kind of second Easter for the Orthodox in the country. In Tigray, in the north, while the war has been going on since November, believers have tried to respect tradition, but difficult to celebrate in such a context.

With our special correspondent in Mekele, Sébastien Németh

Around Lideta Mariam Church, dozens of believers listen to sermons, draped in their gabi, the traditional white cotton blanket. Memher Muse is one of the administrators. For him, celebrations have a bitter taste. “We think of all the people killed. The murdered priests. The burnt Bibles, the churches destroyed. We are torn between the sadness of this tragedy and today’s celebration which comforts us a little.

For the first time, the church unfurled only the flags of Tigray. The one from the neighboring Amhara region, whose forces conquered part of the region, were withdrawn. A deacon from Waldeba found refuge within the congregation.

Amhara priests from my church denounced me,” says Debremeskel Tikaimanot. I spent 23 days in prison. Then three Amhara friends beat me up and I had to flee. There have already been reconciliations, but here, forgiveness seems impossible.

The deacon is not the only one to have taken refuge in Lideta Mariam. Orian Abragebremeten is administrator of St Giorgis Church in Zalembessa, near the border with Eritrea. He recounts the destruction of his church.

“Eritrea bombed and then its soldiers looted the church, killed and took away our animals. It is as if a curse fell on us. But I want to tell my community that one day peace will return and soon we will meet again.

As soon as he can, the monk promises to return to Zalembessa to rebuild his church and start from scratch.

Source: RFI


Original article in French

Éthiopie: au Tigré, une Pâques orthodoxe entre fête, tristesse et deuil

Publié le : 10/05/2021 – 03:16

Ce dimanche en Éthiopie, on célébrait Dagmay Tensae, une sorte de seconde Pâques pour les orthodoxes du pays. Au Tigré, dans le nord, alors que la guerre continue depuis novembre, les croyants ont tenté de respecter la tradition, mais difficile de célébrer dans un tel contexte.

Avec notre envoyé spécial à Mekele, Sébastien Németh

Autour de l’église Lideta Mariam, des dizaines de croyants écoutent les sermons, drapés de leur gabi, la couverture traditionnelle en coton blanc. Memher Muse est l’un des administrateurs. Pour lui, les célébrations ont un goût amer. « Nous pensons à tous les gens tués. Les prêtres assassinés. Les bibles brûlées, les églises détruites. Nous sommes partagés entre la tristesse de cette tragédie et la fête d’aujourd’hui qui nous réconforte un peu. »

Pour la première fois, l’église n’a déployé que les drapeaux du Tigré. Celui de la région Amhara voisine, dont les forces ont conquis une partie de la région, a été retiré. Un diacre venu de Waldeba a d’ailleurs trouvé refuge au sein de la congrégation.

« Des prêtres Amharas de mon église m’ont dénoncé, raconte Debremeskel Tikaimanot. J’ai passé 23 jours en prison. Ensuite, trois amis Amharas m’ont tabassé et j’ai dû fuir. Il y a déjà eu des réconciliations, mais là, le pardon semble impossible. »

Le diacre n’est pas le seul à s’être réfugié à Lideta Mariam. Orian Abragebremeten est administrateur de l’église St Giorgis, à Zalembessa, près de la frontière avec l’Érythrée. Il raconte la destruction de son église.

« L’Érythrée a bombardé puis ses soldats ont pillé l’église, tué et emporté nos animaux. C’est comme si une malédiction s’abattait sur nous. Mais je veux dire à ma communauté qu’un jour la paix reviendra et que bientôt nous nous retrouverons. »

Dès qu’il le pourra, le religieux promet d’ailleurs de retourner à Zalembessa, de reconstruire son église et de recommencer à zéro.

Source: RFI