Metsa Worke, a ghost town trapped by violence in Tigray

RFI
16 May 2021

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The conflict continues in Tigray, in the north of the country. The violence is daily. Some localities have even been completely deserted. A few dozen kilometres from Mekele, the capital of Tigray, the village of Metsa Worke has been completely emptied of its inhabitants.

With our special envoy in Tigray, Sébastien Németh

Metsa Worke is a ghost town. The stone houses on the side of the hill are empty, the shutters are closed and if some regions of Tigray are shaken by the sound of the fighting, here, silence reigns. Only two women, their children and a few animals still live there. Mariam tells the story of what happened.

“Ethiopian soldiers arrived in October. They were looking for rebels. They took people to the mountains. Some had their throats slit. Others were shot in the head. There were 50 deaths. On January 15, it was the Eritreans’ turn. They looted everything. They asked us to undress to humiliate us. Everyone fled. There were around 500 inhabitants. It’s just the two of us. »

“Ethiopian soldiers arrived in October. They were looking for rebels. They took people to the mountains. Some had their throats cut. Others were shot in the head. There were 50 deaths. On January 15, it was the Eritreans’ turn. They looted everything. They asked us to undress to humiliate us. Everyone fled. There were about 500 inhabitants. It’s just the two of us.”

Her companion in misfortune, Zenab, explains that she also tried to leave before giving up.

“I tried to go to the nearest village, but there was no shelter, so I came back here. This is our home, we have nowhere to go. So we always have food ready in a bag in case the soldiers come back. That way we can leave with some provisions to survive. But as soon as the soldiers approach, friends from nearby communities call us and we run away.”

The case of Metsa Worke is not an isolated one, and the phenomenon of ghost towns is set to continue as Tigrayans flee to the towns where the camps for internally displaced are located.

Source: RFI


Éthiopie: Metsa Worke, une ville fantôme piégée par les violences au Tigré

Le conflit continue au Tigré, dans le nord du pays. Les violences sont quotidiennes. Certaines localités ont même été complètement désertées. À quelques dizaines de kilomètres de Mekele, la capitale du Tigré, le village de Metsa Worke a été entièrement vidé de ses habitants.

RFI
16 May 2021

Avec notre envoyé spécial dans le TigréSébastien Németh

Metsa Worke est une ville fantôme. Les maisons de pierre à flanc de colline sont vides, les volets sont fermés et si certaines régions du Tigré sont ébranlées par le bruit des combats, ici, le silence règne. Seule deux femmes, leurs enfants et quelques animaux vivent encore sur place. Mariam raconte ce qui s’est passé.

« Des soldats éthiopiens sont arrivés en octobre. Ils cherchaient des rebelles. Ils ont emmené des gens dans les montagnes. Certains ont été égorgés. D’autres ont reçu une balle dans la tête. Il y a eu 50 morts. Le 15 janvier, c’était au tour des Érythréens. Ils ont tout pillé. Ils nous ont demandé de nous déshabiller pour nous humilier. Tout le monde a fui. Il y avait environ 500 habitants. Il n’y a plus que nous deux. »

Sa compagne d’infortune, Zenab, explique avoir tenté de partir, elle aussi, avant de renoncer.

« J’ai tenté d’aller au village le plus proche, mais il n’y avait pas d’abri, alors je suis revenue ici. C’est chez nous, nous n’avons nulle part où aller. Alors on a toujours de la nourriture prête dans un sac au cas où les soldats reviendraient. Comme ça on peut partir avec un peu de provisions pour survivre. Mais dès que des militaires approchent, des amis des localités voisines nous appellent et on part en courant. »

Le cas de Metsa Worke n’est pas isolé et le phénomène des villes-fantômes devrait continuer avec la fuite des Tigréens vers les agglomérations où se trouvent notamment les camps de déplacés.

Source: RFI