Ethiopia: the inhabitants of Tikul in Tigray tell of the hell they went through
RFI
17 May 2021
Sexual desire is a normal thing. But this is different. Serial, systematic rapes, to me it’s hate, to destroy the dignity of Tigrayans.
Sister tayir, health worker
A new series of abuses has been reportedly perpetrated by the Ethiopian army in Tigray. Since, November, the conflict between the federal army and the former TPLF regional government has already resulted in thousands of deaths. Both sides are accused of committing crimes against the population. Our special correspondent, Sébastien Németh, went to Tikul, a village about 30 km west of the regional capital Mekelle. The inhabitants were reportedly subjected to a brutal attack by the federal army last Tuesday and Wednesday.
With our special correspondent in Tuhuli, Sébastien Németh
Residents spoke of a 24-hour ordeal. The soldiers arrived in large numbers. Perhaps several hundred. They went door-to-door, beating and robbing those who opened their doors. Tedros, 39, suffered serious eye injuries.
“Six soldiers broke down the door. They asked for my identity, took my money and beat me up. One of them tried to strangle me, another beat my eye with his boots. I ran away while they counted the money they stole from me.”
But the soldiers also attacked women. The number of victims is still unknown, but one nurse speaks of at least 20 rapes. Azadamara [Azmera], 45, is in tears as she recounts the hell three soldiers put her through.
“They raped me one by one. They tried to strangle me and hit my genitals. It went on for four hours. They accused me of being the mother of rebels. Today, my body and mind are broken. “
Shame and social pressure prevent many victims from coming forward. A health worker, Sister Tayir is based locally and has never seen such a tragedy. “Sexual desire is a normal thing. But this is different. Serial, systematic rapes, to me it’s hate, to destroy the dignity of Tigrayans.”
For some victims, the sexual abuse is intended to sterilize women and prevent the emergence of a new generation of Tigrayans who would seek to avenge their parents.
Source: RFI
Ethiopie : les habitants de Tuhuli, dans le Tigré, racontent l’enfer
Une nouvelle série d’exactions aurait été perpétrée par l’armée éthiopienne au Tigré. Le conflit opposant depuis novembre l’armée fédérale à l’ancien pouvoir provincial du TPLF a déjà entraîné des milliers de morts. Chaque camp est accusé d’avoir commis des crimes contre la population. Notre envoyé spécial, Sébastien Németh, s’est rendu à Tuhuli, un village à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la capitale provinciale Mekelle. Les habitants auraient subi une attaque brutale de l’armée fédérale mardi et mercredi derniers.
Publié le : 17/05/2021 – 04:28
Par: RFI
Avec notre envoyé spécial à Tuhuli, Sébastien Németh
Les habitants parlent de 24h de calvaire. Les soldats seraient arrivés en grand nombre. Peut-être plusieurs centaines. Ils auraient fait du porte-à-porte, frappant et dépouillant ceux qui leur ouvraient. Tedros, 39 ans, a été gravement blessé à l’œil.
« Six soldats ont enfoncé la porte. Ils ont demandé mon identité, ont pris mon argent et m’ont tabassé. L’un d’eux a tenté de m’étranger, un autre a battu mon œil à coups de bottes. J’ai fui pendant qu’ils comptaient l’argent qu’ils m’avaient volé. »
Mais les militaires s’en sont également pris aux femmes. Le nombre de victimes est encore inconnu, mais une infirmière parle d’au moins une vingtaine de viols. Azadamara, 45 ans est en larmes lorsqu’elle raconte l’enfer que 3 militaires lui ont fait subir.
« Ils m’ont violé un par un. Ils ont voulu m’étrangler et ont frappé mes parties génitales. Ça a duré pendant 4h. Ils m’accusaient d’être la mère de rebelles. Aujourd’hui, mon corps et mon esprit sont brisés. »
La honte et la pression sociale empêchent beaucoup de victime de se faire connaître. Agent de santé, la sœur Tayir est basée sur place et n’a jamais vu une telle tragédie. « Le désir sexuel est une chose normale. Mais là, c’est différent. Des viols en série, systématiques, pour moi c’est de la haine, pour détruire la dignité des Tigréens. »
Pour certaines victimes, les sévices sexuels viseraient à stériliser les femmes et empêcher l’émergence d’une nouvelle génération de Tigréens, qui chercheraient à venger leurs parents.
Source: RFI